AVANT-PROPOS

Au commencement était le jeu ! Jeu d’échecs, jeux d’écriture ? Les « ponts » entre les deux sont assez nombreux aujourd’hui pour peu que l’on se penche sur des ressources presque infinies. On ne vient pas aux échecs par hasard, il en est de même de l’écriture… Vous avez des idées, des récits, des textes qui traitent de l’échiquier de la vie ? Soumettez-les et nous nous ferons un plaisir de les publier en laboratoire…

lundi 23 juin 2014

CHESS TRAINING...


« Un joueur d’échecs, c’est comme un boxeur qui veut être champion du monde : ça doit s’entraîner comme un cheval ! »
Tous les jours, vous vous lèverez à 6h et vous vous coucherez à 21h. Au sortir du lit, vous prendrez un œuf crû, sans défaire le jaune, dans un demi-verre de Xérès. Si vous n’avez pas de Xérès, achetez-en.
Tout de suite après, pour vous mettre dans le bain, vous jouerez une partie longue contre l’ordinateur et à l’issue de celle-ci, grâce à votre mémoire phénoménale, vous noterez soigneusement par écrit vos coups et ceux de l’ordinateur afin de les étudier plus tard.
Puis, vous ferez une promenade de trois kilomètres avant le déjeuner. Les promenades au pas doivent être entremêlées de petites échappées de deux cent mètres environ à toute vitesse (pour le souffle) afin d’amener une suée que la personne qui vous accompagne (famille, ami, coach, etc.) sèchera immédiatement en vous frottant avec un tissu absorbant et qui ne peluche pas.
Après une toilette bien méritée et un repas simple mais frugal, vous devez vous livrer en début d’après-midi (jusqu’à 15h environ) à quelques exercices modérés (problèmes positionnels, résolutions de mat, déroulement de parties à rebours, composition échiquéenne, etc.) pour mettre vos sens en éveil et votre mémoire en ébullition.
Vous enchaînerez en choisissant une personne de votre niveau et jouerez avec elle quelques parties à la pendule pour vérifier vos ouvertures. Dans tous les cas, votre jeu doit être volontaire et net, votre style ouvert, original et épuré. Ne cherchez jamais à faire sensation aux échecs, le plaisir viendra bien assez vite sans même que vous vous en rendiez compte. Rappelez-vous que vos lignes doivent être fluides, c’est primordial. Lorsque vous jouez aux échecs, vous devez sentir une certaine densité autour de vous.
À la suite de quoi, enfermé dans votre bureau du milieu de l’après-midi jusqu’à l’heure du diner, vous reverrez les parties qui vous ont le plus plu en terme de stratégie et mettrez de l’ordre dans vos idées avant de vous pencher trois quarts d’heure environ sur l’Histoire Mondiale des Echecs : un bon joueur d’échecs sait d’où il vient et où il va, le passé nourrit le présent qui nourrit lui-même l’avenir sans le savoir.
Dans le jeu, fuyez toute forme de satisfactions, ce ne sont que d’horribles contrefaçons qui empêchent de progresser sérieusement. Pendant toute la période de préparation d’une compétition, vous ne devez vous intéresser qu’aux parties franches et qui ont laissé des traces sur l’échiquier. Il faut éviter à tout prix le parasitage et les commentaires inutiles.
Enfin, pour vous détendre, lisez des romans de science-fiction ou écoutez de la musique à un volume raisonnable. Si cela est possible encore, occasionnez-vous également de petites marches en forêt ou au bord de la mer. Laissez la Nature faire son boulot, elle sait ce qui est bon pour vous.
Très important : pour ce qui est de l’alimentation, les spiritueux, le lait, les soupes, les viandes grasses, les ragoûts et les aliments épicés sont rigoureusement prohibés. Des repas légers et équilibrés (sucres lents) seront privilégiés tout au long de l’exercice.
Attention, pas plus de deux cafés (matin et après-midi) dans la journée. Vous ne devez évidemment pas fumer ni entrer dans les endroits où l’on fume.(BY Pr. J.R. Wilcock, Rogers City, Arkansas, USA)

jeudi 5 juin 2014

ON VEUT DE LA BIO !


William G. Babson, problémiste échiquéen reconnu par ses pairs est né le 20 février 1955 à Londres par une belle matinée pluvieuse comme seule la généreuse Albion sait en produire. Il est le troisième enfant d’une famille qui en compte huit (cinq filles et trois garçons), chiffre qui a donné lieu autrefois à un article élogieux de deux pages illustrées dans un magazine de presse avec mention spéciale dans la gazette du dimanche. Babson réside à Lille depuis le mois de mai 1979. Il est à noter que notre homme est parfaitement bilingue et qu’il travaille depuis une dizaine d’années pour une compagnie de transport routier qui assure les liaisons entre la France et la Grande-Bretagne. Il n’est pas marié et n’a pas d’enfants.

William G. Babson a appris les échecs avec son grand-père maternel qui l’emmenait une fois par semaine au club. C’est un joueur qui aime prendre son temps et qui réfléchit beaucoup avant de jouer son coup. Très tôt, il a compris toutefois qu’il préférait analyser les parties plutôt que jouer, même s’il n’a jamais rechigné à disputer des matches avec des proches les gagnant avec succès. À une période, on a dit de lui qu’il remportait régulièrement des tournois à travers la France mais nous n’avons pas les moyens de vérifier ce genre d’informations. Nous savons néanmoins que son nom apparaissait à maintes reprises dans les listes confidentielles qui circulaient à l’époque sous le manteau.

Par la suite, s’étant retiré quelque peu du monde de la compétition, Babson a publié de nombreux problèmes d’échecs dans des périodiques outre-Manche (Le courrier de Salisbury, The Cuff of Westminster), des revues (Le petit pas du pion de Calais, La Dame noire des Flandres) et signé une vingtaine d’articles dans des journaux spécialisés français à la fin des années quatre-vingt sous un pseudonyme suffisamment farfelu pour être mentionné ici : Isolu de Sandal Bournoi

Aussi étrange cela puisse paraître, au vu de sa lenteur d’exécution calculée aux échecs, William G. Babson est l’inventeur d’une cadence de BLITZ qui porte son nom : The Babson Supreme Bullet. Cette cadence de 7 secondes + 3 secondes par coup n’a malheureusement pas encore trouvé ses lettres de noblesse parmi les clubs. « Trop expéditif pour être pris au sérieux » selon des passionnés du jeu rapide. By Anthony Philippont du Cercle d'Echecs de Beugnâtre (62).

samedi 31 mai 2014

PARTICIPER...


Vous jouez aux échecs ? Vous aimez lire et écrire ? Vous avez des textes qui parlent de l’échiquier de la vie mais qui dorment malheureusement dans de vieilles malles ou des commodes en pitchpin ? Rejoignez-nous et soumettez vite vos productions à stmalo.echecs@gmail.com

jeudi 29 mai 2014

"PETITE POULE"...


Une petite poule occupe mon appartement en ce moment. Je l’ai ramenée de la campagne et elle s’est trouvé un petit coin dans une des pièces qui ne me sert pas vraiment ou alors de débarras. Cette petite poule est rustique et je l’aime bien, même si elle me fait parfois des scènes d’une violence inouïe. C’est qu’elle a son caractère aussi !
Elle est nerveuse bien qu’elle ne soit pas d’un naturel très agité : c’est une poule intellectuelle et elle passe la majeure partie de son temps à jouer aux échecs. Elle est d’ailleurs classée et d’un niveau tout à fait respectable. Disons tout simplement qu’elle se défend bien pour une poule de la campagne.
J’ai déjà joué de nombreuses parties avec elle et à chaque fois j’ai perdu. Non pas parce qu’elle est beaucoup plus forte que moi (j’ai également un niveau respectable aux échecs si vous voulez tout savoir) mais elle a une façon de vous regarder lorsque c’est à votre tour de jouer. Cela me déstabilise au plus haut point et me pousse de fait à commettre des erreurs monumentales.
Elle tourne la tête d’un côté ou de l’autre (elle ne vous regarde jamais avec les deux yeux à la fois) et vous dévisage presque. Pourtant, je n’arrive jamais à savoir si elle s’amuse ou si elle s’ennuie en ma compagnie. Peut être n’aime-t-elle pas mon style, qui sait ? C’est une poule intellectuelle, une joueuse d’échecs à plein temps : elle préférerait sans doute se mettre autre chose sous la dent !
Je lui ai déjà présenté quelques-uns de mes amis, des passionnés du jeu d’échecs comme moi ayant des niveaux et des styles très différents. Elle n’a jamais voulu disputer une partie avec eux. Quand quelqu’un est dans la maison, joueur d’échecs ou pas, elle se contente de battre des ailes en caquetant à qui mieux mieux. A de rares moments, je dois avouer que c’est un spectacle effrayant.
Ma poule a un petit faible pour les blancs mais je suis obligé de reconnaître qu’elle est aussi à l’aise avec les noirs. Ses coups sont précis, fluides et reflètent une grande maturité. À l’issue de nos parties, je suis littéralement soufflé par une telle maîtrise du jeu.
Le matin, lorsque je me lève, je la trouve toujours sur le tapis en train d’étudier les parties d’échecs des joueurs illustres. Je retrouve parfois des pièces ici et là sous les meubles car elle aime se détendre en les poursuivant sur le sol à l’aide de son bec. Par exemple, elle adore faire de petites entailles sur le bois sculpté mais c’est une manie qui est en train de lui passer, fort heureusement. Aux échecs, ma petite poule déteste la pendule : je mets cela sur le compte du tic-tac qui doit passablement l’énerver. J’ai déjà observé par ailleurs qu’elle avait l’ouïe délicate.
Quand elle ne joue pas aux échecs, elle monte sur son meuble préféré (une vieille commode en pitchpin achetée dans une brocante) et elle s’endort paisiblement en rêvant probablement à des ouvertures d’un autre genre. Une dernière chose : je ne l’ai jamais vue faire un œuf. By Armando Aprile (Milano).